Comment choisir le vin quand on n'y connait rien?
Connaître les préoccupations d’aujourd’hui
Le graal du grand cru classé? Tellement 2005. L’humeur du moment est aux petits domaines, à la biodynamie mais surtout aux jeunes vignerons, dont le nom prime désormais sur l’appellation. On en retient quelques uns, comme Pierre Beauger, Yanne Durieux et Nicolas Camarans, ou on googlelise discrètement ceux affichés sur la carte pour savoir à qui on a affaire. De même, on apprend à faire la différence entre un vin bio, sans insecticide ni traitement synthétique, un vin biodynamique, qui en plus d’être bio voit ses vignes cultivées selon le calendrier lunaire, et enfin un vin nature, plus extrême et moins immédiat au goût, qui ne tolère aucune modification du jus originel, à l’exception du soufre.
Sortir des clichés
Le rouge avec la viande et le fromage, le blanc avec le poisson et les fruits de mer? Plus du tout! Ou plus seulement. A moins de se trouver dans un bistrot qui n’a pas changé de personnel depuis les années 80, on peut tout à fait demander conseil pour un accord cote de bœuf-blanc ou lotte-rouge, en évitant tout de même de choisir soi-même la bouteille. Résultat, un sommelier heureux et des invités bluffés.
Avoir l’air sûr de soi
Au cas où vous en doutiez encore, l’œnologue averti n’a pas besoin de faire tourner frénétiquement son verre ni d’enchainer les termes techniques. A la dégustation, on sent une première fois, on tourne en donnant une légère impulsion avec l’avant bras (et non avec le poignet) puis on sent à nouveau avant de goûter, le tout en continuant à discuter pour avoir l’air d’avoir fait ça toute sa vie. Pas de gargarismes mal placés ni d’étude méticuleuse des «larmes» laissées sur la surface du verre. Vous tenez vraiment à vous faire remarquer? Sortez une ou deux phrases qui n’engagent à rien comme «c’est typique de l’appellation», «il faut le laisser s’aérer» ou «encore un peu jeune» si l’année est égale ou supérieure à 2015 évidemment.
Ne pas hésiter à renvoyer la bouteille
Grand moment de solitude pour qui n’y connait rien, la dégustation se solde souvent par un « oui très bien » et un sourire pincé au serveur, et même si bouchon il y a. Rassurez-vous, vous avez largement le droit de refuser la bouteille, c'est même pour ça qu'on vous demande votre avis. En cas de doute, on le fait goûter à un ou plusieurs autres convives et on oublie ses scrupules pour renvoyer (poliment) la quille à la cave. Vous n’osez toujours pas? Tentez un «je crois qu’il est bouchonné». Même si c’est faux ou que vous êtes même incapables de dire si ça l'est, le sommelier comprendra le message.
Pratiquer le plus possible
Parce que la meilleure manière de se la jouer est encore de s’y connaître, on privilégie les petites caves indépendantes aux géants du vin, ou pire, aux supermarchés, et on n’hésite pas à discuter des heures avec les cavistes pour en apprendre le plus possible sur les jeunes producteurs. Pour se faire une culture express, on choisit à chaque fois une nouvelle bouteille et on couche ses impressions dans ses notes iPhone (même merdiques, personne n’ira les lire à part vous). On peut aussi opter pour des stages d’œnologie à Paris ou dans des domaines viticoles français. Parmi les plus cools du moment, le domaine de Fontenille, qui allie boutique hôtel, table étoilée et cours intensifs. (www.domainedefontenille.com)