Gabrielle Chanel et le cinéma, une histoire d’élégance
Créative, mais aussi d’une grande curiosité intellectuelle et visionnaire, Gabrielle Chanel ne manque pas de s’intéreser au cinéma qui fait son apparition en 1895, soit dix ans à peine après sa naissance.
Devenue créatrice, elle comprend très vite l’importance que cette nouvelle forme d’expression est appelée à prendre dans le champ culturel du XXe siècle et la nécessité d’opérer la rencontre de la mode et du cinéma. « C’est par le cinéma que la mode peut être imposée aujourd’hui », affirme-t- elle en 1931, année où Samuel Goldwyn, producteur des United Artists, lui demande d’habiller ses actrices. Un projet qui trouve son accomplissement notamment dans Tonight or Never, en 1931, où Gloria Swanson porte une garde-robe de jour et du soir épurée à l’extrême et signée Chanel tandis qu’ un flacon de parfum N°5 se glisse dans le décor comme pour révéler la conception globale de l’allure de la femme selon Gabrielle Chanel. Mais cette simplicité, trop éloignée de l’esprit d’Hollywood, est mal acceptée par la critique et les comédiennes, marquant ainsi la fin de la collaboration entre Chanel et Hollywood, la créatrice se refusant à tout compromis.
Cet épisode américain est cependant enrichissant pour Gabrielle Chanel qui a ainsi acquis un sens aigu de la photogénie.
A son retour en France, la créatrice tisse des liens étroits avec plusieurs réalisateurs par le biais de différentes collaborations dont le film La règle du jeu, en 1939, pour lequel elle conçoit les costumes des rôles féminins. La gestuelle de l’une des actrices, les mains dans les poches, impose le style masculin féminin cher à Gabrielle Chanel.
Après la guerre, en 1950, elle renoue avec le cinéma où ses créations apparaissent à l’écran dans plusieurs films. Mais c’est peut-être dans L’année dernière à Marienbad, en 1961, que la recherche d’une élégance à la fois ancrée dans son temps et intemporelle propre à Gabrielle Chanel prend toute sa dimension.
La créatrice continuera toujours à entretenir des liens avec les cinéastes et les actrices. En 1963, Romy Schneider disait d’elle: « Chanel m’a tout appris sans jamais me donner un conseil. Chanel n’est pas un couturier comme les autres… C’est une élégance qui satisfait l’esprit encore plus que les yeux. »
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